mercredi 23 mars 2011

Préambule

C’est l’expression du vécu subjectif du sujet que nous cherchons à atteindre à travers : l’image mentale et le principe de la nécessité intérieure ou encore : « le principe de l’entrée en contact efficace des éléments de l’art avec l’âme humaine », principe dont la finalité est d'atteindre le plus haut degré possible de conscience. La conscience se trouve à l'origine de toute connaissance.

conscience: du Latin: conscire, connaître, être instruit de). Ce qui désigne l'esprit conscient par opposition à un esprit soit-disant inconscient. Nous pouvons aller plus loin en examinant l'aspect inconscient du terme "conscient", à savoir son étymologie. Conscient: vient du latin con ou cum "avec" ou "ensemble", et du latin scire "connaître" ou "voir". Il a la même racine que conscience. Le sens d'origine de conscient comme de conscience est donc "connaître avec" ou "voir avec" un "autre". A l'opposé, le mot science, qui dérive aussi du latin scire, veut simplement dire connaître, c'est-à-dire sans que ce soit en relation avec quelque chose d'autre. L'étymologie montre ainsi que les phénomènes du conscient et de la conscience sont liés d'une manière ou d'une autre et que l'expérience du conscient est faite de deux facteurs, la "connaissance" et le lien". Autrement dit, le conscient est l'expérience de connaître dans un rapport à l'autre, c'est-à-dire dans un cadre duel.


Des choses aux yeux et des yeux à la vision, il ne se passe rien de plus que des choses aux mains de l’aveugle et de ses mains à sa pensée. La vision est une pensée qui déchiffre strictement les signes donnés dans le corps. La ressemblance est le résultat de la perception. La fonction psychologique de connaître ou de voir exige tout d'abord que cette expérience indifférenciée, diffuse, soit divisée en un sujet et un objet, le sujet connaissant et l'objet connu. Comme le dit Neumann: " cet acte de cognition, de discrimination consciente, scinde l'univers en deux pôles contraires, car l'expérience du monde ne peut se faire qu'à travers les opposés." Le sujet de la connaissance est séparé de l'objet de la connaissance et l'acte de connaître devient possible.

La voyance qui nous rend présent ce qui est absent est une pensée appuyée sur des indices corporels auxquels elle fait dire, plus qu’ils ne signifient ; c’est une percée vers le cœur de l’être. Il ne reste rien du monde onirique de l’analogie.
Il existe donc une magie des espèces intentionnelles, un pouvoir secret pour atteindre la connaissance de soi qui passe par le travail sur la « forme » avec les « couleurs» et la construction d’un sens.


Le fait réellement humain résulte de la possibilité que possède le cerveau de notre espèce de donner naissance, par un travail associatif des faits mémorisés, à un troisième niveau de structure qui vient s'ajouter aux structures innées, puis acquises. Ce sont des structures imaginaires. L'homme ajoute de l'information à la matière. Il peut aussi, grâce aux langages, la sortir de lui, y faire participer les autres.


L’image mentale selon la vielle idée de la ressemblance efficace, imposée par les miroirs et les tableaux, perd son dernier argument si toute la puissance de l’image mentale est celle d’un texte proposé à notre lecture, sans aucune promiscuité du voyant et du visible. Le miroir est l'un des symboles de ce procédé de séparation du sujet et de l'objet, du connaissant et du connu. Il représente l'aptitude de la "psyché" à percevoir objectivement l'être primordial brut et à échapper à son emprise mortelle. La seule façon que nous ayons de survivre, de ne pas mourir, c'est à l'évidence de nous incruster dans les autres et, pour les autres, la seule façon de survivre c'est de s'incruster en nous. la vraie famille de l'homme; ce sont ses idées, et la matière de l'énergie qui leur servent de support et les transportent.


Le langage, l'art, le théâtre et le savoir procurent à l'humanité ce miroir qui permet à la "psyché" d'émerger et de se développer. Les rêves et les fantasmes peuvent avoir cette fonction de séparer le sujet de l'objet, grâce à la valeur de la séparation par le pouvoir de la réflexion.

Ce que préconise le concept de Performance artistique est l'acte de connaître qui vise à mobiliser les énergies individuelles et collectives en les tournants vers les arts pour extérioriser notre imagination fertile. C'est un acte de séparation du sujet et de l'objet, l'aptitude à transformer un complexe inconscient particulièrement angoissant en un objet de connaissance qui est capitale pour l'accroissement de la conscience.


Toutes ces énergies mobilisées à travers la construction d’un langage parlant, ces investissements dans le travail du sens s’harmonisent pour donner un tout : l’unité qui n’est pas la somme des parties selon la théorie de la forme (la Gestalt-théorie), mais un tout indissociable qui prend du sens pour tout un chacun. Un être ayant l'unité, l'identité et la causalité, est ce qu'on nomme une personne.
Nous sommes dispensés de comprendre comment la peinture des choses dans le corps pourrait les faire sentir à l’âme. Ce qui est une tâche impossible, puisque la ressemblance de cette peinture aurait à son tour besoin d’être vu, qu’il nous faudrait « d’autres yeux dans notre cerveau avec lesquels nous puissions les apercevoir »


En prenant le risque d’exprimer son vécu subjectif, le performeur prend également le risque de s’évader des vicissitudes humaines diverses tout en assumant le dépassement pour soi même, le dépassement de soi pour témoigner de sa singularité.


La performance artistique vise la réalisation d'un acte d'encodage ou de décodage de l’énoncé de l’idée que, nous nous faisons de nous même, sur nous même, en un moment déterminé.


Ce que nous cherchons dans l’art, c’est nous-mêmes.

La peinture est une opération qui contribue à définir notre accès à l’être, ce n’est pas un mode ou une variante de la pensée canoniquement définie par la possession intellectuelle et l’évidence, mais un processus qui permet de faire jaillir en soi une expression profonde personnelle et culturelle. Dans le peu qu’il en dit, c’est cette option qui s’exprime.



"La mission suprême de l'art, nous dit Nietzsche, la seule grave consiste à libérer nos regards des terreurs obsédantes de la nuit, à nous guérir des douleurs convulsives que nous causent nos actes volontaires".

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